Triton alpestre
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Triton alpestre
Triton alpestre
Description
Le triton alpestre est un urodèle d'une dizaine de centimètre de long. Il est aisément reconnaissable à son ventre orange à rouge vif uni. Seule la gorge peut être ponctuée de points noirs. La queue est comprimée latéralement. Les doigts et les orteils ne présentent ni franges ni palmures.
Le mâle mature a une forme fine et svelte. Sa longueur totale varie entre 7 et 10 cm. A la période de reproduction, il arbore une crête dorsale basse, rectiligne, jaunâtre avec des macules foncées. Le dos est noir bleuté, violacé, uni ou marbré. La queue, haute et comprimée latéralement, est tachetée d'un bleu ou violet pouvant être très vif. Le bas des flancs est bleuté vif. Les côtés de la tête et des flancs sont d'un blanc argenté à brun argile, ponctués de points noirs de taille variable. Le cloaque est lisse et en forme de mamelon arrondi. La femelle mature est plus grosse et plus grande que le mâle : sa longueur totale varie généralement entre 8 et 12 cm. Son dos est dépourvu de crête et ne présente pas de coloration bleutée. La face dorsale est unie ou plus souvent marbrée, de coloration noirâtre, grisâtre, brunâtre ou verdâtre. Le cloaque est fin et ridé.
Différenciation et répartition
La Triton alpestre était jusqu'il y a peu connu sous le nom scientifique Triturus alpestris mais les espèces de tritons européens du genre Triturus étant polyphylétiques, il est maintenant dénommé Mesotriton alpestris. Le genre Mesotriton ne comporte qu'une seule espèce et fait partie de la famille des Salamandridés.
La sous-espèce nominative, Mesotriton alpestris alpestris se rencontre d'ouest en est : de la Bretagne aux Carpates orientales ; et du nord au sud : du nord de la France, du sud du Danemark et du sud de la Pologne au sud-est de la France, au nord de l'Italie, au centre de l'Albanie et au sud de la Bulgarie. Il est toutefois probable que les populations du sud-est européen (ex-Yougoslavie, Roumanie, Bulgarie, nord de l'Albanie) constituent une sous-espèce à part entière.
Cycle de vie
D'une manière générale, chaque année, les tritons alpestres quittent leur gîte terrestre pour rejoindre un milieu aquatique, site de reproduction pour lequel ils peuvent montrer une certaine fidélité. Dans certaines populations, par contre, les tritons restent à l'eau toute l'année et n'ont donc pas à effectuer de migrations. Dans les populations d'altitude, le cycle de reproduction peut même être biennal. A l'inverse, en région méditerranéenne, les tritons pourraient se reproduire à deux moments de l'année : au printemps et en automne.
Après avoir été fécondées, les femelles pondent leurs oeufs un à un, au nombre de 100 à 500, généralement dans la végétation aquatique. De ces oeufs éclosent alors des larves à respiration branchiale qui vont se développer dans l'eau, puis se métamorphoser un mois et demi à trois mois plus tard et devenir des juvéniles. Les juvéniles quittent généralement le milieu aquatique pour mener une vie terrestre pouvant durer plusieurs années. C'est principalement durant cette phase qu'a lieu l'erratisme et la colonisation de nouveaux milieux. Cependanbt, la dispersion a également lieu à l'âge adulte.
Une exception à ce qui vient d'être présenté concerne les populations pédomorphiques. Les pédomorphes, conservant leurs attributs larvaires, telles les branchies et fentes branchiales à l'état adulte, ne présentent pas de phase de vie terrestre. Leur métamorphose est néanmoins possible.
La croissance du triton alpestre, vertébré poecilotherme, se poursuit durant toute sa vie. Elle se ralentit néanmoins fortement après l'acquisition de la maturité sexuelle. Les structures d'âge varient fortement d'un site à un autre avec un décalage vers des âges plus élevés dans des populations où la phase de vie active est plus courte, c'est-à-dire généralement à de plus hautes altitudes (courte phase d'activité en raison des basses températures). La maturité sexuelle peut se produire dès l'âge d'un an dans certains sites, contre dix dans d'autres. Trois ans étant généralement la moyenne à basses et moyennes altitudes. La longévité est plus courte à basse altitude (environ 8 ans) qu'à haute altitude (parfois une vingtaine d'années).
Habitat
On trouve le triton alpestre dans la plupart des points d'eau stagnante ou à débit presque nul, tant d'origine naturelle qu'anthropique : mares, étangs, lacs, ornières forestières, fossés et trous de bombe inondés, fontaines, abreuvoirs, flaques d'eau temporaires, bassins d'orage, carrières inondées, abreuvoirs, fontaines, douves, sources, ruisseaux, bras morts de rivières, piscines. Il a même exceptionnellement été observé en eau courante. Il se rencontre dans des milieux eutrophes et oligotrophes et dans des eaux troubles ou limpides. Ces habitats aquatiques peuvent être entourés de milieux terrestres très divers : prairies, pelouses alpines, bois de feuillus, conifères ou mixtes, landes, éboulis, carrières, sablières, jardins, terrains vagues.
En phase terrestre, les tritons alpestres vivent cachés, pendant la journée ou la période d'hibernation, sous des pierres, des tas de bois, dans le creux d'arbres pourris, les anfractuosités karstiques ou les grottes. Ils sont fréquemment rassemblés dans de telles cachettes.
Le triton alpestre se rencontre en plaine, en basse, moyenne et haute montagne, jusqu'à plus de 2500 m d'altitude. Cependant, au sud de son aire de répartition, il est généralement absent des grandes plaines fluviales, préférant les étages collinéens et montagnards.
Il peut se maintenir dans des sites où sont présents des poissons. Toutefois, l'introduction de salmonidés a généralement pour conséquence l'extinction des populations de tritons, en particulier des populations pédomorphiques.
Régime alimentaire
Le régime alimentaire des tritons alpestres en phase aquatique reflète, en général, la composition en proies potentiellement capturables du milieu. Ils consomment des cladocères, des copépodes, des ostracodes, des amphipodes, des isopodes, des oligochètes, des hydracariens, des mollusques, des larves d'insectes, des hétéroptères aquatiques, des oeufs et têtards de grenouilles ainsi que des invertébrés terrestres. Les oeufs de tritons sont également fréquemment consommés.
Néanmoins, les tritons alpestres peuvent faire preuve de sélectivité en consommant des proies peu abondantes dans leur habitat ou en choisissant des proies dans une proportion différente de celle des autres espèces de tritons présentes. Le régime alimentaire des tritons alpestres en phase terrestre est beaucoup moins connu. Il apparaît que les tritons alpestres y consomment des gastéropodes, des myriapodes, des coléoptères, des diptères, des chenilles et des collemboles.
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